Peintre carpentrassien 1 : Joseph Eysséric (1860-1932) -Un aventurier carpentrassien-
- vanrimasu
- 23 sept. 2022
- 3 min de lecture
Habitant à Carpentras dans le Vaucluse, j'ai pu avoir plusieurs heureuses occasions de découvrir et restaurer des tableaux de peintres carpentrassiens.
Joseph Eysséric est un de ces peintres que j'ai pu connaître au travers de deux tableaux. De par ses expressions picturales ayant un caractère assez brut et innocent, nous pouvons découvrir, en dehors de son sens artistique et esthétique, d'autres valeurs.
Sa vie :
Eysséric était géographe avant d'être peintre. Sous l'influence de son père Antoine, professeur de mathématique et de physique au Collège de Carpentras (et qui a laissé plusieurs ouvrages pédagogiques, géographiques et mathématique), Joseph Eysséric s'oriente vers le domaine de la géographie avec son intelligence scientifique et sa passion pour les voyages et pour les beaux-arts. Il effectue sa première expérience de voyage en 1877, en Italie à l'âge de 17 ans. Faisant partie d'une mission d'études astronomiques et topographiques dans une société parisienne, il voyage dans plusieurs pays tels que les Etats-Unis, le Canada, Java, l'Inde, la Chine, le Japon, la Suède, la Norvège, Spitzberg, la Côte d'Ivoire, l'Espagne et le Pôle Nord (en traversant l'Asie mineure). Il avait le courage de se retrouver parfois en pays inconnu et sauvage comme dans la tribu des Gouros au Sénégal où il a vécu en captivité. Mais il ne manquait jamais de documenter par écrit ou en images dessinées ou peintes ses découvertes et expériences. Lors de son voyage en Côte d'Ivoire, il est revenu avec 232 dessins et aquarelles.
A la fin de sa mission, louant un atelier à Paris, il s'oriente vers les beaux-arts, le domaine qui le passionnait depuis toujours. Par son maître Jules Laurens, il fait la connaissance de plusieurs peintres provençaux comme Paul Saïn, Benoît Benoni-Auran et René Devillario. Grâce à ces réseaux, il rencontre Henri Matisse. Pour ses dernières années, en partageant sa vie artistique entre Paris et Carpentras, il expose ses tableaux au Salon d'Hiver, à Londres, à Saint-Peterbourg et au Grand Palais à Paris.
Mes rencontres avec les tableaux d'Eysséric :
Voici les deux tableaux que j'ai pu toucher et examiner. L'un nous amène en voyage lointain et l'autre nous présente sa ville natale, Carpentras.
Paysage de Sognefjord en Norvège :

Sur la châssis de cette peinture sur toile, se trouve une inscription qui a été écrite au crayon: ''Sognefjord Gudvangen 27 Juillet 05 6/7h Soir''.
Gudvangen est un village de la municipalité d’Aurland, en Norvège. Eysséric voyagea en Norvège à la fin du 19ème siècle (de 1894 à 1895). Cependant ce tableau aurait, d'après l'inscription à côté de la signature, été peint en 1905. De

plus, la référence de la marque de la toile: ‘‘BLANCHET 38 RUE BONAPARTE PARIS’’ signifie que l’artiste a acheté la toile à Paris en 1905 car cette maison de matériaux d’art a déménagé à cette endroit en 1905.
Il a du la peindre d'après ses mémoires et ses croquis.
Les montagnes vigoureuses et ses reflets sur l'eau sont très bien exprimées.
Bords de l'Auzon Carpentras :

Ce tableau montre un paysage carpentrassien, la rivière de l'Auzon. Sur le châssis, il y a une inscription de la date au crayon: 1882 en Avril. L'artiste avait seulement 21 ans à ce moment là.
La toile a été bien abîmée. Elle a été rentoilée et retouchée sur certaines parties car il y avait des lacunes de peintures assez importantes un peu partout.
Pour les expressions, malgré des techniques qui n'étaient pas trop avancées, on peut déjà observer sa passion pour les beaux-arts par ses

traces de pinceaux sérieuses et parfois maladroites.
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